|
|
||
|
LA TAPISSERIE AU XIV° SIÈCLE 23
Notons, avant d'aller plus loin, que, d'après une annotation de l'acte de 1303, le métier de haute lice était dit à la besche, comme la basse lice était appelée tapisserie à la marche. Mais, tandis que le terme à la marche resta couramment employé pendant le moyen âge et tout le xvi0 siècle, l'expression a la besche, tirée probablement d'un outil employé par l'ouvrier de haute lice, fut promptement délaissée. Nous ne l'avons jamais rencontrée que dans les statuts de 1303. Dès son apparition, le métier vertical porte le nom qu'il gardera jusqu'à nos jours.
Il est, avons - nous dit, très difficile de trancher, dans l'état actuel de la science, la question fort obscure et d'ailleurs assez insignifiante de priorité pour la pratique de la haute lice, entre les prétentions rivales de Paris et d'Arras. Quant aux revendications de l'Allemagne, nous attendrons pour les admettre que des textes clairs et formels aient été produits.
Le nom d'arazzi, sous lequel sont désignées au moyen âge les tentures les plus précieuses, semble une constatation décisive de l'incontestable supériorité des' tapissiers d'Arras. Cette réputation devait, sans contredit, reposer sur des mérites réels; mais, si les produits artésiens ont éclipsé, au xiv° et au xv0 siècle, ceux de tous les autres centres manufacturiers, il est aujourd'hui démontré que les artisans de plusieurs autres villes, de Paris notamment,, ont vaillamment soutenu la lutte contre leurs célèbres ■ rivaux.
Pour toute la première moitié du xrv° siècle, les documents sont rares et assez obscurs. Quelques noms de tapissiers, quelques sujets de tentures : voilà tout ce qu'un travail considérable de recherches dans les archives a produit jusqu'à ce jour; il est peu probable que beaucoup de faits nouveaux s'ajoutent désormais à la récolte déjà obtenue.
Vers le commencement du xiv° siècle, l'Artois se trouvait gouverné par la comtesse Mahaut, fille du duc Robert II, tué en 1302. Elle avait recueilli la succession de son père, à l'exclusion de son neveu, suivant la coutume de la province, qui n'admettait pas la représentation même en ligne directe. Épouse, depuis 4291, du comte de Bourgogne Othon IV, elle se trouvait, par sa naissance, par son mariage, occuper une situation considérable. Elle montra dans des circonstances difficiles les qualités d'une femme éminente, et sut fort bien s'acquitter du rôle auquel sa naissance l'avait appelée
|
||
|
|
||